Divine Providence by Patrick ROBLES
Martyres Sainte-Sophie et ses trois filles :
Foi, Espérance et Charité
Tropaire de Sainte Sophie et ses filles (ton 5) :
Telle un olivier qui porte du fruit, vénérable martyre Sophie, tu as poussé dans les parvis du Seigneur et, par de nobles combats, tu as offert au Christ ton fruit le plus doux, les trois filles issues de ton sein, Foi, Espérance et Charité ; avec elles, intercède en faveur de nous tous !
Kondakion de Sainte Sophie et ses filles (ton 1) :
Les plus purs rameaux des illustres Sophie, Foi, Espérance et Charité, ont dénoncé, comme folie, la sagesse des païens et, remportant la victoire au combat, ont obtenu des mains du Christ, Seigneur de l’univers, l’incorruptible couronne des cieux.
Reliques de Sainte-Sophie et ses trois filles
Eglise Saint-Trophime d'Eschau
Le site du Bosquet était connu dès le 12ème siècle par son Abbaye Cistercienne, créé par Raymond des Baux, Prince d'Orange. Au 15ème siècle des terrains furent vendus à des Auvergnats de St Flour. Le village de BOUCHET était né.
Il a appartenu jusqu'au 11 Juillet 1791 au Comtat Venaissin, puis rattaché au Vaucluse de 1793 à l'an VIII de la République avant d'être définitivement Drômois.
Au 11e siècle, Bouchet n'était qu'une maison de chasse cachée parmi les bois d'où son nom de Boscheto. Au 12e siècle, dans les années 1150, fut édifiée par Raymond des Baux Prince d'Orange, une abbaye cistercienne de religieuses : Notre Dame du Bosquet, dont la première supérieure est connue en 1184. L'église romane qui fut construite à la même époque communiquait avec l'abbaye par un passage supérieur. L'abbaye connut des périodes difficiles et fut assiégée de nombreuses fois et l'on raconte qu'en l'an 1200, elle fut sauvée par les abeilles, qui jetées du haut des remparts mirent en fuite les armées du Comte de Toulouse. Dans cette abbaye vécut une partie de sa vie et mourut en 1230, Saint Bertrand de Garrigues, 1er compagnon de Saint Dominique. La grande peste de 1348, les pillages des grandes compagnies finirent par ruiner l'abbaye et ses dépendances, et en 1413 son domaine fut rattaché à celui d'Aiguebelle. En 1442 une partie du Domaine et des bâtiments furent loués à 3 familles Auvergnates de Saint Flour; ce fut le commencement de la commune de Bouchet et les noms de ces familles sont parvenus jusqu'à notre époque. En 1475, l'Archevêque d'Avignon, neveu du Pape Sixte IV, décide de séparer Bouchet d'Aiguebelle et de rattacher l'abbaye au collège St Nicolas d'Avignon sous le nom de collège du Roure. Cela n'empêcha pas en 1562 son pillage et la destruction des maisons par le baron des Adrets.
Rien de remarquable jusqu'au 19e siècle où l'abbaye devint une usine de textile qui ferma ses portes en 1970. Rachetée en 1972 par le Cellier des Dauphins de Tulette et parfaitement restaurée, l'abbaye a été utilisée comme cave de vieillissement pour les meilleurs vins des Côtes du Rhône et comme salle de réception qui est d'ailleurs classée au registre supplémentaire des monuments historiques. L'église romane et l'abbaye forment actuellement un très bel ensemble.
En juin 2005 la Commune de BOUCHET a racheté le site de l'Abbaye Cistercienne au Cellier des Dauphins et a ainsi réintégré le patrimoine communal.
Bouchet compte un autre monument classé : La chapelle Saint Sébastien construite de 1710 à 1714, en "actions de grâces en l'honneur de l'assomption de la Sainte Vierge et du glorieux St Sébastien", par les habitants de la commune délivrés des terribles fléaux de la peste et de la famine. La chapelle fut vendue à un particulier en 1974 et est aujourd'hui très bien restaurée extérieurement.
La date de la fondation de l'Abbaye Cistercienne de femmes de BOUCHET est imprécise car les documents font défaut. En 1103, BOUCHET qui n'était alors qu'un simple quartier appartenait à TIBURGE 1ière, Princesse d'Orange. Lorsqu'en 1146, cette dernière fit son testament, ce lieu ne figurait pas dans ses donations. Elle devait décéder en 1152. C'est en 1184 que, pour la première fois, on mentionne la Prieure de l'Abbaye, une nommée WILELMY, sur un acte. Il faut donc admettre en toute logique, que l'Abbaye fut fondée par TIBURGE 1ière entre 1103 et 1146. Cela semble d'ailleurs s'accorder avec les caractères architectoniques des grandes salles et surtout des voûtes en arc brisé qui nous sont restés, assez représentatives du XIIe siècle, l'Abbaye existe, rattachée à CITEAUX. Cette Abbaye devient tout de suite très importante. Le Père Bertrand de Garrigues, religieux de l'Ordre des Frères Prêcheurs, et premier Provincial de Provence, compagnon de Saint Dominique, séjourna au couvent où il avait été appelé pour parfaire l'éducation des moniales. Il y mourut le 18 Avril 1230. Au XVIIIe siècle, sa statue placée dans l'église, était encore l'objet de la vénération des fidèles qui en avaient fait un Saint ! En 1239, les religieuses sont au nombre de seize et en 1250, on en compte vingt six, c'est donc une communauté importante qui vit à BOUCHET. La famille des Baux s'y intéresse : Raymond des Baux 1er, Prince d'Orange lui fit don en 1281 de cent livres viennoise, mais déjà en 1270, l'Abbaye avait reçu une somme identique de l'épouse du Comte de Poitiers au moment où le couple s'embarqua pour aller rejoindre Saint Louis au départ de la Croisade qui devait voir celui-ci mourir. À l'écart des grandes routes. BOUCHET pouvait se croire à l'abri de toute incursion néfaste. C'est ainsi que le monastère ouvrait directement sur la campagne sans la moindre fortification ni même un simple mur. Hélas en 1375 il est envahi par une bande de pillards, sans doute sur les ordres du Vicomte de Turenne, apportant ainsi la désolation en ce lieu réservé à la méditation. L'abbesse et les vingt et une moniales étaient allées se réfugier chez des parents ou des amis. À leur retour, ne trouvant que ruines et destructions, elles s'installèrent à VISAN : BOUCHET est pratiquement abandonné. En 1413, par un décret du Chapitre Général de CITEAUX, l'Abbaye est incorporée à Aiguebelle, mais n'est plus utilisée comme telle. Son domaine est alors remis aux soins d'un fermier qui le cultive. Néanmoins, par des actes ultérieurs, l'on prit des réserves, en particulier celle obligeant les rentiers d'entretenir le dortoir en vue d'une éventuelle occupation des religieux. Ce lieu important ne tarde pas à être convoité par le Légat du Pape, Julien de la Rovère, qui projette d'en faire don au Collège Saint Pierre es lien d'Avignon. Malgré une lutte acharnée, l'Abbé d'Aiguebelle en fut pour ses frais : BOUCHET et son domaine passèrent dans les biens de la Révérende Chambre Apostolique en 1480. Il ne resta plus au Pape Sixte IV qu'à en affecter les revenus au Collège Saint Pierre ou Collège du Roure, fondé en 1476 par Julien de la Rovère, le futur Pape Jules II. Dès lors, l'histoire de l'Abbaye de BOUCHET entre pour ainsi dire dans l'anonymat, sauf durant les guerres de religion où en 1574 les Protestants venus de Nyons la mirent à sac. Saisi comme bien national le "Collège" comme on le désignait encore il y a une cinquantaine d'années, subit différentes affectations, en autre en tant qu'usine de soie, celle-ci ayant périclité avec la crise du textile. C'est en 1972 que le Cellier des Dauphins en fit l'acquisition pour restaurer l'édifice afin d'y aménager une Cave de Vieillissement pour ses vins fins et d'y organiser des festivités à caractère œnologique et, culturelles respectivement dans l'ancien réfectoire et dans ce qui fut le dortoir, deux salles dotées de magnifiques voûtes séculaires. Depuis juin 2005, elle fait à nouveau partie du patrimoine communal. |
Source : archives de la commune de Bouchet